Je
vous l'ai souvent dit, tout dépend pour l'homme de ce qui l'intéresse
dans la vie, de ce qu'il veut obtenir, du but qu'il vise, où il veut arriver
; en un mot, tout dépend quel est son idéal. Oui, l'essentiel est
là, car cet idéal agit : il prépare le terrain, creuse des
sillons, attire les éléments qui lui correspondent et repousse ceux
qui lui sont étrangers ou contraires. Tout dans notre vie se façonne,
se modèle et prend forme d'après notre idéal. S'il n'est
ni grand ni noble, mais seulement matériel, grossier, tout ce que nous
faisons, sentons, pensons est l'expression de cette médiocrité et
il ne faut pas s'étonner ensuite si nous sommes limités, malheureux.
Méditez
sur cette question et vous comprendrez l'importance de nourrir en vous-même
le plus haut idéal. Qu'il soit difficile à réaliser n'est
pas ce qui doit vous préoccuper ; vous devez uniquement vous préoccuper
de le rendre parfait, sublime, divin. Combien de temps il vous faudra pour le
réaliser ou même si vous arriverez à le réaliser un
jour, cela n'a aucune importance. Pourquoi chercher toujours ce qui est à
la portée de la main et qu'on peut rapidement obtenir ? Mais les humains
sont ainsi faits : ce qui est difficile, lointain, inaccessible, ils l'abandonnent…/…
Certains
diront : " Oui, mais moi je me connais, je suis petit, faible, ignorant…
quel haut idéal puis-je avoir ? " Et voila comment on capitule : on
n'a rien compris ! Même la religion a voulu mettre dans la tête des
humains qu'ils ne sont que des misérables qui vivent dans le péché,
qu'il n'y a rien à faire, qu'il faut accepter cette situation : rester
malheureux et criminels, car l'homme n'est que de la terre, de la poussière,
et il retournera à la poussière. Mais non, c'est faux ! Pourquoi
s'est-on seulement arrêté sur un aspect de l'homme, son aspect physique
et matériel ? L'homme n'est pas seulement un corps chétif et périssable,
il a aussi une âme et un esprit qui viennent directement de Dieu, que Dieu
lui-même a formés. Mais on n'a pas expliqué cela aux humains,
on les a laissés dans leur faiblesse, on les a suggestionnés en
leur disant : " Vous êtes des pécheurs et vous le resterez.
" Et les pauvres, ils n'ont eu qu'à dire : " Amen ". On
a anéanti en l'être humain la foi en sa nature sublime. Il ne sait
plus qu'il possède, enfouie en lui, une étincelle divine qu'il doit
travailler à faire jaillir, il ne sait plus qu'il est fils de Dieu, fille
de Dieu…/…
Alors, analysez-vous, regardez où vous en êtes, ce que vous souhaitez,
ce que vous désirez, comment vous envisagez les choses, et commencez à
faire ce travail de régénération intérieure, en décidant
de former ce haut idéal en vous-même et de le maintenir quoi qu'il
arrive…/…
Tout
idéal, quel qu'il soit, possède une vertu magique, car nous sommes
liés à lui et il nous communique quelque chose de sa quintessence.
Si cet idéal est élevé, il nous apporte sans cesse des particules
et des courants bénéfiques : puisque nous l'avons formé,
puisque nous pensons à lui et que nous l'aimons, il est toujours là
pour améliorer les conditions, et c'est ainsi qu'un jour nous trouvons
dans notre vie les nouvelles conditions que cet idéal a créées.
Mais pour cela, il faut que nous l'aimions, que nous pensions à lui, que
nous le nourrissions et que, malgré son immensité et la distance
qui nous sépare de lui, nous ne cessions de le bercer dans notre cœur
et dans notre âme.